Moins trois mille huit cent quatre-vingt-trois minutes



















L'instant sera celui des outrecuidances
Le pied sur l'accélérateur des particules en fournaise
La route large béante
Ouverte sans mot dire à ses cornes d'abondance
La route et ma nécessité, la même, la même
Aller
Aller
Aller
 Il ne restera plus rien des anciens passages
Des sièges où j'attendis la fin des convulsions
Il ne restera rien qui soit encore soumis à sa propre forme
Et la voiture, la voiture adultérine m'absoudra
Rien ne remplace ce rien là
Le moment d'aspiration
L'entre-deux des vies qui se referment
Se referment
Abandonnées à la nudité de leur ordre
L'inconsistance du mouvement
La route
Sa petite joie m'allège
L'attente toute entière serrée entre mes bras
Valises où je frémis d'avoir tant d'appétit
Pour les embarquements et leurs suites.


Août 2012

Déménagement N°10


Jour moins trois